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En ces premiers jours de novembre 1792, les journaux et la minorité de citoyens qui les lisent ou se réunissent dans les sections s’interrogent :

Faut-il imiter les Romains qui ont chassé le roi Tarquin, et se contenter de proscrire loin de la République le ci-devant Louis XVI ?

Le chasser, ou le juger ?

 

On dit qu’il vit paisiblement dans sa prison du Temple.

Il loge désormais dans la grande tour, et on lui a retiré – assure-t-on – papiers, plumes et crayons, parce que l’on craint qu’il ne communique avec les ennemis de la République.

On l’a séparé de Marie-Antoinette et de ses enfants, ainsi que de sa sœur Elisabeth, puis on a cédé devant les récriminations de la ci-devant reine.

Ils sont de nouveau réunis, logeant aux différents étages de la grande tour, qui malgré les poêles est glacée.

Louis Capet, puis le dauphin, et bientôt Marie-Antoinette et Madame Élisabeth, et même le « bon » valet Cléry, sont frappés par la grippe, se plaignent de « fluxion de tête ».

Qu’on la leur coupe, crient les plus enragés des sans-culottes.

« La tête du tyran au bout d’une pique », scandent-ils autour du Temple, qu’un « sang impur abreuve nos sillons ».

 

L’opinion se divise.

Juger Louis Capet ?

C’est un « scandale de délibérer », dit Maximilien Robespierre. Il fait effort pour parler, plus pâle et plus poudré qu’à l’accoutumée, s’arrachant à la maladie pour marteler :

« Louis fut roi, la République est fondée. La victoire et le peuple ont décidé que lui seul était rebelle ; Louis ne peut donc être jugé ; il est déjà jugé. »

Près de lui, aux Jacobins, se tient ce jeune député, Saint-Just, que l’on commence à écouter, parce que sa logique implacable fascine, comme sa pâleur, son visage aux traits réguliers, cette lourde tête qui semble reposer sur la cravate blanche largement nouée, qui forme comme une sorte de jabot. Il a le regard fiévreux, le ton exalté.

On dit qu’il est fils de militaire, qu’il a été élève des Oratoriens de Soissons, et qu’à Blérancourt, dans l’Aisne, il fut colonel de la garde nationale, patriote résolu, mais jeune homme singulier, auteur d’un roman libertin, licencieux, Organt.

Il partage les idées de Robespierre, et peut-être les inspire-t-il ?

Il affirme, comme Maximilien, qu’ouvrir le procès du roi, c’est contester l’insurrection.

« Les peuples ne jugent pas comme les cours judiciaires, ils ne rendent point de sentences, ils lancent la foudre, ils ne condamnent pas les rois, ils les replongent dans le néant. »

Et la conclusion de Maximilien tombe comme un couperet : « Louis doit mourir. »

 

Mais Robespierre et Saint-Just ne sont pas suivis. Marat veut un procès.

Il faut que le peuple juge ce Louis Capet, coupable d’avoir depuis juin 1789 tenté de briser les espoirs des patriotes.

N’est-ce pas lui qui a organisé l’« orgie » des cocardes noires à Versailles, le 3 octobre 1789 ! N’est-ce pas lui qui a tenté de fuir, afin de rejoindre les émigrés !

Pagure, hypocrite, corrupteur, il a comploté avec ses frères réfugiés à Coblence, ce comte d’Artois et ce comte de Provence complices du roi de Prusse et de l’empereur d’Autriche !

Et n’a-t-il pas donné l’ordre, le 10 août, de massacrer les patriotes qui, révoltés par le Manifeste de Brunswick, avançaient vers les Tuileries ?

Louis Capet, ci-devant Louis XVI, est responsable de milliers de morts ! Et on voudrait ne pas le juger ? Peut-être pour dissimuler les noms de ceux qu’il a corrompus ? Il faut donc un procès.

Et le 3 novembre, un député de la Haute-Garonne, Mailhe, présente un rapport qui conclut que le ci-devant Louis XVI peut être jugé par la Convention.

« Ne voyez-vous pas toutes les nations de l’univers, toutes les générations présentes et futures, attendre avec une silencieuse impatience, dit-il, que vous leur appreniez si l’inviolabilité royale a le droit d’égorger impunément les citoyens et les sociétés, si un monarque est un Dieu dont il faut bénir les coups, ou un homme dont il faut punir les forfaits ? »

Les Girondins – Brissot, Vergniaud, Barbaroux, Roland – sont favorables au procès.

Le peuple, pensent-ils, ne veut pas la mort du roi, mais il faut bien donner des gages à cette minorité de sans-culottes, d’enragés, qui s’entassent dans les tribunes de la Convention, et tiennent Paris.

Et une partie de l’opinion s’inquiète.

« Le procès du roi occupe ici tous les esprits, écrit le libraire Ruault, toujours bon patriote. Les visages s’attristent, les cœurs s’affligent, car on prévoit que le dénouement sera fatal au malheureux prisonnier… Les forcenés dominent l’Assemblée qui doit juger cet infortuné monarque, et les forcenés ne sont point capables d’une grande et belle action ; il leur faut du sang, mais le sang attire le sang, on commence par en répandre quelques gouttes et l’on finit par des torrents et les tueurs sont tués à leur tour, et voilà l’histoire de toutes les révolutions. »

 

On raconte comment, dans sa prison du Temple, la famille royale est humiliée, insultée, persécutée même.

Un commis de librairie, Mercier, qui a été chargé de garder le roi et sa famille, dit à Ruault que la « reine est tellement changée depuis quatre mois qu’elle est là, qu’elle serait méconnaissable aux yeux même de ceux qui la voyaient tous les jours : tous ses cheveux sont blancs, elle paraît avoir plus de soixante ans ! ».

Lors des changements de garde, qui ont lieu tard dans la soirée, on exige des prisonniers qu’ils ne se mettent point au lit à leur heure habituelle.

« Quand la relève arrive, on leur demande de se mettre en ligne, et un gardien dit en les désignant : “Voici Louis Capet, voici Antoinette sa femme, Élisabeth sœur de Louis Capet, et les deux enfants mâle et femelle de Louis XVI et d’Antoinette, je vous les remets tous sains et saufs, tels que vous les voyez.”

« Pendant cette séance aucun d’eux n’ouvrit la bouche, ils se laissaient compter comme des moutons. Quelle humiliation, grand Dieu ! Un roi dans une telle situation doit désirer la mort la plus prompte. Un pauvre particulier ferait bien le même souhait s’il était ainsi traité ! »

 

D’autres, au contraire, méprisent ce souverain déchu.

« Louis Bourbon, Louis XVI ou plutôt Louis dernier qui… habite toujours la tour du Temple. Sa tranquillité ou plutôt sa stupide apathie est toujours la même. Il ne paraît pas plus sentir ses malheurs que ses crimes », lit-on dans la Feuille villageoise.

 

Peindre ainsi Louis en homme stupide et donc inconscient de la gravité de ses actes, et du moment qu’il vit, c’est aussi préparer l’opinion à ce « qu’on oublie Louis XVI dans sa prison » puis, la victoire acquise sur l’étranger, et elle semble à portée de main, on le proscrira.

C’est là le projet des députés de la Plaine, de nombreux Girondins. Ils ajoutent :

« C’est l’avis de tous les Anglais qui ont embrassé notre cause. Un roi chassé, disent-ils, n’a plus de courtisans, un roi tué se fait plaindre, et cette compassion donne des défenseurs à sa famille. Tarquin n’eut point de successeur, Charles Ier d’Angleterre, décapité, en a encore. »

Louis mesure l’incompréhension ou la haine dont il est victime.

Il leur oppose la prière, la conviction qu’il doit se tourner vers Dieu, et que seule cette fidélité au Père éternel, et à son Église, importe.

Il pense, il sait qu’il n’a jamais failli. Et donc que les souffrances et les humiliations qui lui ont été infligées sont des épreuves auxquelles Dieu le soumet.

Car Louis ne doute pas que le sacre qui l’a fait roi de droit divin l’a distingué du reste des hommes, de ses sujets.

Et qu’il ne peut se soumettre à leurs lois qu’autant qu’elles sont conformes aux exigences de sa foi, de sa fonction royale.

Et il n’a de comptes à rendre qu’à Dieu.

 

Il est informé par Cléry de ce qui se dit, s’écrit, se prépare.

Son valet de chambre, qui a l’autorisation de voir sa femme deux fois par semaine, lui rapporte ce qu’elle lit, ce qu’elle entend. Et Louis est ému, quand il apprend que, sur l’air de Frère Jacques, on chante :

Ô mon peuple que vous ai-je donc fait ?

J’aimais la vertu, la justice

Votre bonheur fut mon unique objet

Et vous me traînez au supplice.

Et l’on murmure aussi la Complainte de Louis XVI dans sa prison :

Grand Dieu j’élève à toi mon âme gémissante !

Sous les coups d’un bourreau je suis prêt à mourir

Mais ne te présentant qu’une vie innocente

Du trône à l’échafaud, je marche sans pâlir.

Et à Cléry qui affirme que jamais Sa Majesté ne connaîtra le supplice, que les Français ne sont pas un peuple régicide, Louis répond, d’une voix calme :

« Ils me feront périr. »

 

Il ne craint pas le peuple, mais les conventionnels qui sont sous la surveillance des sans-culottes. Et Marat, dès qu’il a été décidé que le procès de Louis devant la Convention aurait lieu, a déposé une proposition décisive : lors de tous les scrutins du procès, les votes auront lieu par appel nominal et à voix haute.

La proposition de Marat est adoptée le 6 décembre, le jour même où la Convention décrète que Louis Capet sera traduit à la barre pour y subir son interrogatoire.

Chaque député dès lors sait que les « enragés » installés dans les tribunes de la Convention « jugeront » son vote. Et que c’est sa vie qu’il mettra en jeu, s’il se prononce en faveur du roi.

« Presque tous nos députés, note Manon Roland, en décembre, alors que se succèdent les séances de la Convention consacrées au roi, ne marchent plus qu’armés jusqu’aux dents. Mille gens les conjurent de ne coucher ailleurs qu’à l’hôtel. La charmante liberté que celle de Paris ! »

On craint de manifester son opinion.

Et dès lors, comme le constatent les Annales républicaines :

« Il règne dans cette ville, tranquille en apparence, une fermentation sourde et alarmante pour les bons citoyens. Les opinions sur le sort de Louis XVI s’y heurtent violemment. Les uns veulent qu’ils portent sa tête sur l’échafaud, les autres, et c’est le plus grand nombre, étrangers à toute autre passion qu’à celle du salut public, attendent dans un respectueux silence la décision de la loi… On trouva avant-hier soir, dans la salle d’assemblée de la section du Contrat social, plusieurs petits papiers semés par des agitateurs : ils avaient en tête trois fleurs de lys et on y lisait les deux mauvais vers suivants :

Si l’innocence est condamnée à mort,

Les assassins eux-mêmes en subiront le sort. »

Car des hommes veulent sauver le roi, par attachement à la monarchie, ou par prudence, pour préserver leur avenir. Car condamner Louis XVI à mort, si la monarchie un jour est rétablie – et certains le craignent et certains le pensent probable –, c’est porter la marque infamante du régicide et subir la vengeance du roi, qui pourrait être l’un des frères de Louis XVI, ou ce petit dauphin qui se souviendra de sa prison du Temple, des peurs qu’il a éprouvées.

Si le roi est exécuté, « les chemins seront rompus derrière nous, dit le conventionnel Le Bas. Il faudra aller bon gré mal gré. Et c’est alors qu’on pourra dire vivre libre ou mourir ».

 

Danton est persuadé de cela.

Il est convaincu que, « si le roi est mis en jugement, il est perdu car en supposant même que la majorité de la Convention refuse de le condamner, la minorité le ferait assassiner ».

Il accepte de recevoir un émigré, Théodore Lameth, ancien député à la Législative, frère aîné d’Alexandre et Charles Lameth, eux-mêmes députés feuillants.

Théodore arrive de Londres, pour tenter de sauver Louis XVI.

Il veut convaincre Danton, l’acheter peut-être, le persuader qu’en jugeant – et condamnant – Louis XVI : « Vous allez à votre perte en perdant la France. » Danton hausse les épaules, et répond :

« Vous ne savez donc pas qu’il faut passer par la sale démocratie pour arriver à la liberté ? »

Lameth insiste :

« Ceux qui ont enfermé le roi dans la tour du Temple croient peut-être avoir besoin d’un dernier crime, mais vous êtes, au moins directement, étranger à la déposition du roi, à sa captivité. Sauvez-le, alors il ne restera de vous que de glorieux souvenirs ! » Danton laisse Lameth développer ses arguments en faveur du roi, et tout à coup l’interrompt, martelant chaque mot de sa réponse :

« Sans être convaincu que le roi ne mérite aucun reproche, dit Danton, je trouve juste, je crois utile de le tirer de la situation où il est. J’y ferai avec prudence et hardiesse tout ce que je pourrai ; je m’exposerai si je vois une chance de succès, mais si je perds toute espérance, je vous le déclare, ne voulant pas faire tomber ma tête avec la sienne, je serai parmi ceux qui le condamneront. »

« Pourquoi ajoutez-vous ces derniers mots ? »

« Pour être sincère comme vous me l’avez demandé. »

 

Il faut de l’argent pour mettre Danton en mouvement.

Le baron de Batz, émigré à Coblence après avoir été, constituant, financier et conspirateur, Théodore Lameth, l’Espagnol Ocariz, agissant pour le compte de Manuel Godoy, Premier ministre du roi d’Espagne, versent plus de deux millions de livres pour l’achat du vote de députés à la Convention, parmi lesquels Fabre d’Églantine.

Danton réclame deux millions supplémentaires. Mais cela ne suffit pas. Et le Premier ministre anglais Pitt, et aussi le roi de Prusse ou l’empereur d’Autriche refusent de participer à cette tentative de corruption politique qui pourrait sauver Louis XVI.

Qu’on décapite ce malheureux roi, et, espèrent-ils, tous ceux qu’attire la Révolution française, ces libéraux d’Angleterre et d’Allemagne, comprendront ce qu’est la nature barbare de cette Révolution ! Et la condamneront. Le sang de Louis doit coaliser l’Europe contre la France.

 

Danton comprend vite que les chances de faire échapper le roi au procès devant la Convention et dès lors, il s’en persuade chaque jour, à la peine de mort, sont faibles.

Alors il se retire, laisse la place à ses proches, comme cet ancien boucher Legendre, fondateur avec lui du club des Cordeliers et député à la Convention, qui déclare de sa voix puissante et avec son éloquence de tribun qui veut la mort de Louis Capet :

« Égorgeons le cochon ! Faisons autant de quartiers qu’il y a de départements pour en envoyer un morceau à chacun ! »

 

Mais dans les départements, c’est d’une autre nourriture qu’on a besoin.

Or, en ces mois d’automne et d’hiver 1792, les citoyens les plus pauvres, qu’ils soient paysans de Beauce ou ouvriers du faubourg Saint-Antoine, souffrent à nouveau de la hausse du prix du pain, et de la rareté qui s’installe.

Les queues apparaissent devant les boulangeries. On pille les greniers. On arrête les convois de grains. On réclame la taxation des denrées.

À Paris, un jeune bourgeois, Jean-François Varlet, prend souvent la parole devant les sans-culottes, s’élève contre les riches.

Et le prêtre Jacques Roux, vicaire à Saint-Nicolas-des-Champs, habitant la section des Gravilliers, est lui aussi l’un de ces « enragés » qui exigent le partage des propriétés, la taxation.

Une députation venue de Seine-et-Oise se présente à la Convention, réclame la taxation des subsistances, déclare que la liberté de commerce des grains est « incompatible avec notre République qui est composée d’un petit nombre de capitalistes et d’un grand nombre de pauvres ».

Mais le Girondin Roland, ministre, répond : « La seule chose peut-être que l’Assemblée puisse se permettre sur les subsistances, c’est de proclamer qu’elle ne doit rien faire. »

 

Et cependant, il faut agir pour éteindre cette insurrection de la misère.

Saint-Just monte à la tribune de la Convention, regard fixe, boucle à l’oreille droite, cravate nouée à large nœud, cachant le cou.

« Un peuple qui n’est pas heureux n’a pas de patrie, lance-t-il. Il n’aime rien, et si vous voulez fonder une République, vous devez vous occuper de tirer le peuple d’un état d’incertitude et de misère qui le corrompt… La misère a fait naître la Révolution, la misère peut la détruire. »

Mais Saint-Just ne va pas au-delà de cette incantation vertueuse.

 

Alors, qu’offrir au peuple pour l’apaiser ?

La victoire des années ?

La gloire de combattre les tyrans, de faire « la guerre aux châteaux et d’apporter la paix aux chaumières », de propager la révolution, de supprimer les droits féodaux.

« Lorsque nous entrons dans un pays, c’est à nous de sonner le tocsin », déclare Cambon, fils d’un riche marchand d’étoffes de Montpellier, député à la Législative et à la Convention et qui, chargé des questions financières, pense aussi que le « pillage », le « butin » peuvent enrichir la République, et même la nourrir !

Mais il faut répondre vite à l’impatience populaire.

Alors juger le roi, le condamner, l’exécuter, c’est aussi le moyen commode de montrer au peuple que la République est impitoyable avec les puissants, dont le roi devient l’incarnation, le symbole.

Si on le tue, quel riche fermier, quel agioteur, quel financier, quel député ou ministre pourrait être à l’abri du châtiment ?

 

On ne sait comment combattre la misère, mais on sait juger et décapiter le roi.

Et le sang de Louis XVI peut étancher un temps, espère-t-on, la soif de justice et d’égalité du peuple.

Le Peuple et le Roi
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